L’autocueillette de légumes d’hiver : une première audacieuse
La Ferme Almana, située à Saint-Alban dans Portneuf, innove avec un projet pilote d’autocueillette de légumes d’hiver en serre. Une initiative rare au Québec, qui comporte des risques importants, mais aussi des perspectives inspirantes.
La Ferme Almana, située à Saint-Alban dans Portneuf, innove avec un projet pilote d’autocueillette de légumes d’hiver en serre. Une initiative rare au Québec, qui comporte des risques importants, mais aussi des perspectives inspirantes.
Déjà réputés pour leurs tomates ancestrales, les propriétaires de la Ferme Almana, Rosalie Forest et Mathieu Dumas, ont opté pour une approche naturelle sans chauffage. Ici, les légumes poussent directement en pleine terre, s’adaptant aux aléas de Dame Nature. Cette initiative s’inscrit dans une tendance croissante des fermes maraîchères à diversifier leur production hivernale pour maximiser leurs infrastructures et générer des revenus en basse saison.
Un environnement unique pour des légumes résilients
En entrant dans la première serre, on découvre cinq rangées de verdure où un feuillage vert forêt contraste avec des bâches blanches disposées au sol pour faciliter la circulation. La planification des variétés a débuté dès juillet, et les premières plantations ont eu lieu en septembre, bien avant les premiers gels.
« L’objectif était d’avoir des plants robustes pour affronter l’hiver », explique Rosalie. Les variétés, choisies pour leur résistance au froid, incluent radis melon d’eau, chou, céleri, oignons verts, claytonie, épinards et mâche.
L’autocueillette comme solution
Au départ, Rosalie prévoyait vendre sa production au kiosque libre-service de la ferme. Toutefois, en hiver, la fréquentation de ce kiosque est imprévisible, dépendant de la météo et d’autres facteurs difficiles à expliquer. « Parfois, il y a beaucoup de monde, et d’autres fois, c’est super tranquille », raconte-t-elle.
Ce contexte a rapidement mené à un problème : le frigo se remplissait de légumes frais, comme des épinards surprenamment sucrés, sans que tout soit vendu. « Après deux heures, tout était parti, alors je retournais en cueillir. Mais à la fin de la semaine, je me retrouvais avec trop de légumes invendus. Je ne pouvais pas les mettre au compost, alors je les mangeais moi-même. Ça ne faisait pas de sens ! »
Pour résoudre ce dilemme, Rosalie a imaginé l’autocueillette de légumes d’hiver. Une solution qui réduit le gaspillage, tout en offrant une expérience unique aux visiteurs et en valorisant sa production.
Un projet excitant, mais risqué
L’autocueillette en serre n’est pas sans défis. « N’importe qui entrant dans la serre peut, sans le savoir, introduire un prédateur, surtout s’il revient d’une autre serre sans avoir changé de chaussures », avertit Rosalie. Les risques sanitaires sont réels, mais la productrice reste confiante et déterminée.
Elle insiste toutefois sur l’importance de la prévention. « Si tu comptes visiter une autre petite ferme ou une serre, va à la Ressourcerie, achète-toi une paire de bottes, et garde-les dans ton coffre d’auto pour entrer dans ma serre. »
Un équilibre délicat
La serre, bien que protectrice pour les légumes d’hiver, offre aussi un environnement humide propice à la prolifération de maladies. Cette particularité rend la gestion des risques cruciale.
« Si j’attrape une maladie, surtout dans la tomate, ça pourrait signifier la fin de la ferme. Je n’ai pas de plan B. Certaines maladies obligent à laisser la serre en jachère pendant cinq ans. »
Rosalie Forest, copropriétaire Ferme Almana
Malgré ces risques, Rosalie demeure positive. « On est ancré dans notre communauté ici. On reçoit des visites d’écoles, et les gens sont fiers d’avoir ce dynamisme agricole dans leur région. Ils veulent en prendre soin », affirme-t-elle.
En misant sur la sensibilisation et l’implication locale, Rosalie et Mathieu espèrent non seulement réussir leur projet, mais aussi inspirer d’autres fermes à explorer les possibilités qu’offre l’agriculture hivernale.
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