Marie-Eve prépare en ce moment notre jardin. Je l’avoue, c’est elle le pouce vert! Si on a de belles plantes dans la maison et de beaux légumes à récolter, c’est grâce à elle.
Depuis que l’on demeure dans le quartier Saint-Sauveur, on cultive un lot au jardin communautaire. On y fait pousser toutes sortes de légumes et de fruits ancestraux. Certains sont des flops et d’autres des résultats franchement délicieux!
Quand vient le temps d’ajouter du plaisir dans l’assiette, la variété de l’aliment y est pour beaucoup. Dans le commerce, on retrouve davantage de variétés productives au détriments des plus savoureuses. Voici donc quelques suggestions de semences anciennes issues du patrimoine culinaire du Canada qui vont vous faciliter la vie au jardin ET augmenter le facteur plaisir dans votre assiette.
Certaines variétés anciennes peuvent être difficiles à trouver -mais pas impossible!-, car elles ne sont pas aussi courantes que les variétés commerciales. Il est donc possible que vous ayez besoin de chercher un peu pour trouver une certaine variété en particulier.
Ce sont des variétés génétiques de plantes adaptées à notre climat et qui ne sont pas génétiquement modifiées. Elles sont donc beaucoup plus faciles à cultiver, plus résistantes à notre climat et souvent beaucoup plus savoureuses en bouche.
Écoutez ma chronique sur Ici Radio-Canada Première ici.
- Échalote Val-aux-Vents
J’ai semé cette échalote pour la première fois l’année dernière, que c’est sucré! Lorsque semé l’automne en terre, c’est un des premiers légumes à apparaître après la fonte au printemps. Amateur de cuisson à la plancha et/ou au barbecue à charbon de bois, cette échalote est pour vous!
Ses saveurs sont des plus séduisantes et plus franches que les variétés que l’on retrouve facilement dans le commerce. C’est une lignée unique d’échalote française sélectionnée par Richard Favreau depuis 2009, à sa Ferme Val-Aux-Vents, à Saint-Valérien, dans le Bas-Saint-Laurent.
Elle est uniquement commercialisée auprès de la Société des plantes du semencier de profession Patrice Fortier. Patrice fait un travail exemplaire dans la protection et la commercialisation de semences patrimoniales.
- L’échalote Sainte-Anne
Au Québec, on connait possiblement plus l’échalote Sainte-Anne. Nos ancêtres lui ont donné le nom d’échalote de Sainte-Anne, en raison de la date à laquelle ils plantaient les caïeux : le 26 juillet, la fête de Sainte-Anne, sainte patronne de la province de Québec.
C’est une échalote vivace à l’image des Québécois, c’est à dire bien généreuse : un seul caïeu peut en donner dix l’été suivant. Les maraîchers disent que c’est d’autant plus un des légumes les plus faciles à cultiver, car elle est très résistante aux insectes.
- La Canada Crookneck
C’est l’ancêtre de la courge butternut cultivée par les peuples autochtones bien avant l’arrivée des premiers Européens. On dit que les communautés iroquoises la cultivaient avant les années 1700.
C’est possiblement la variété de courge la plus sucrée et la plus facile à cultiver, car elle n’est pas atteinte par la perceuse de la courge.
On la reconnait facilement en raison de sa tige courbée à la manière d’un crochet.
- Laxton’s Progress Pea
Si vous aimez les gros pois doux et sucrés, c’est un bon choix pour les jardiniers qui souhaitent maximiser leur récolte.
Il s’agit d’une variété de pois anglais qui a été développée au début des années 1900 et devenue populaire au Canada au milieu du 20e siècle en raison du haut rendement de la plante.
Laxton’s Progress Pea tire son nom des frères Laxton, d’une famille de semenciers basée en Angleterre à la fin du 19e et au début du 20e siècle.
- La Mémé de Beauce
La tomate “Mémé de Beauce” c’est la tomate la plus gourmande du Québec! Et elle a une histoire fort singulière.
En 1995, lors de rénovations, on a découvert près de 300 graines de tomates non identifiées dans une maison abandonnée depuis plusieurs années à Saint-Joseph-de-Beauce. Après de nombreuses recherches et consultations, les semences auraient dormi là plusieurs décennies.
Baptisée “Mémé de Beauce”, elle se distingue par une production d’énormes tomates qui pèsent près d’un kilo chacune, parfois plus. Une tranche, un sandwich!
Notez que votre plant aura besoin de support, car les fruits sont gros et arrivent à maturité tardivement. La peau de la tomate est fine et fendille facilement à maturité, car les fruits sont tellement juteux, sucrés et légèrement acidulés et la chair est si molle…elles se transforment alors à merveille en jus et en sauce!
Pourquoi Mémé alors ?
Tout comme le Lac-Saint-Jean regorge de Tremblay, la multitude de lignées de Lessard en Beauce fait que plusieurs répondent à un petit nom. Celui qui a découvert les semences de tomate est un Lessard qui appartient à la lignée « Mémé », d’où le nom de la tomate. Rien à voir avec son apparence.
